lundi 10 décembre 2018

Quelques chiffres sur le financement des ENR

La suppression du soutien financier (tarifs de rachat ou de référence) à la vente de l’électricité renouvelable permettrait d’absorber l’annulation de l’augmentation de la taxe climat et de retrouver de la marge pour financer la transition énergétique.

Hervé Nifenecker / Président de l'Association des Cafés des Sciences du Pays Vizillois

Le gouvernement a décidé de supprimer l'augmentation de la taxe climat portant sur les carburants. Cette augmentation devait atteindre 3,7 milliards d'euros.
La fiscalité de l'Énergie a été profondément modifiée en 2016 par l'intégration dans le budget de l'État des charges et des recettes de la "Contribution au Service Public de l'Énergie", la CSPE, dans le compte d'affectation spéciale (CAS) de la "Transition énergétique".
Selon le [[http://www.senat.fr/rap/a17-109-2/a17-109-20.html]] du Sénat sur le projet de loi de finances 2018, le soutien aux énergies renouvelables électriques passerait de 3,7 milliards d'euros en 2016 à 5,4 en 2018.
La possibilité de recourir à la taxe pour assumer l'augmentation de ce soutien disparaissant, qui paiera les producteurs d'électricité éolienne et photovoltaïque ? Sera-ce EDF, qui sauf à se mettre en faillite, ne pourrait qu'augmenter ses tarifs ? Le refus d'augmentation de ces tarifs par le gouvernement ne semble-t-il pas aller, effectivement, dans le sens de rendre EDF insolvable, si une autre solution n'est pas trouvée ?
La Cour des comptes a estimé que les soutiens de la production d'électricité renouvelable, financés jusqu'à présent par la CSPE, ont coûté 27 Mds d'euros jusqu'à présent avec près de 100 Mds d'engagements. La Cour des comptes a aussi révélé que ces dépenses n'avaient pas conduit à une réduction des émissions de CO2. Elle a, essentiellement, servi à diminuer la production nucléaire et à la rendre moins rentable. Y a-t-il lieu, dans les conditions nouvelles créées par la suppression de l'augmentation de la taxe de 3,7 milliards d'euros, de continuer à subventionner la production d'électricité renouvelable qui ne diminue pas les émissions de CO2, déstabilise le réseau électrique et, faute de financement, mettrait en danger l'existence même de l'opérateur national ?
La question mérite d'autant plus d'être posée que, selon la réponse du Maître d'ouvrage à la question 609 du [[https://ppe.debatpublic.fr/montant-financement-cspe]] , les coûts de production se sont effondrés entre 2009 et 2017, de 358 à 49,5 $/MWh pour le photovoltaïque et de 135 à 45 $/MWh pour l'éolien
Le tarif de rachat de l'éolien reste fixé à 82 EUR/MWh pour les contrats souscrits avant 2016, et le [[https://selectra.info/energie/guides/environnement/rachat-electricite-gaz-edf]] servant au calcul du complément de rémunération, depuis 2016, varie entre 72 et 74 EUR/MWh, celui du photovoltaïque varie, lui, entre 60 et 200 EUR/MWh ? Ces tarifs laissent augurer de confortables profits. C'est bien ce que constatait la CRE dans son [[https://www.cre.fr/Documents/Publications/Rapports-thematiques/couts-et-rentabilite-des-enr-en-france-metropolitaine]] d'analyse sur les coûts et la rentabilité des énergies renouvelables en France métropolitaine. La CRE observait, en effet, des rentabilités bien supérieures au coût moyen pondéré du capital (CMPC, de l'ordre de 8 % net d'impôt). Pour l'éolien, les installations sont amorties au bout de 15 ans alors que leur durée de vie excède 20 ans.

Nous suggérons de reporter la diminution du revenu de la taxe sur les producteurs de courant éolien et photovoltaïque. Les taxes finançant essentiellement des projets éoliens et solaires qui coûtent cher et sont inefficaces, nous demandons à l'État d'arrêter de subventionner ces énergies dites matures. Leurs producteurs devront vendre leur production sur le marché sans soutien ou subvention.
Ces producteurs sont soit des particuliers assez aisés pour avoir investi dans des panneaux photovoltaïques leur permettant de vendre sans risque leur production à EDF, soit des entrepreneurs industriels ou bancaires intéressés par des opérations financières rentables en investissant de façon massive dans une production éolienne vendue, elle aussi, en toute sécurité à EDF.
 Que ces fournisseurs prennent enfin leur responsabilité nous semble socialement équitable. Ils devraient y être d'autant plus incités que leur production n'était pas, jusqu'à présent, soumise à la TVA.
La perte de ressource de 3,7 milliards due à l'annulation de l'augmentation de la taxe carbone serait plus que compensée par la suppression des 5,4 milliards de subventions à la production d'électricité renouvelable. Les 1,7 milliard rendus ainsi disponibles ne manqueraient certainement pas d'usage

 

mercredi 5 décembre 2018

Cantal : Toi ? Tu ne comptes pas !

Témoignage d’un éleveur du Cantal


Je m’appelle Michel Felgines, et je suis éleveur dans le Cantal. Mes vaches sont en plein air toute la journée. Et je vis auprès d’elles.

Les sociétés qui comptent construire un parc éolien ont fait des réunions d’information dans le village. Avec ma femme, on y est allés. Dans le projet, je vais avoir une éolienne à moins de 500 mètres de ma stabulation. C'est légal, paraît-il, car mon étable n'est pas considérée comme une habitation. Pourtant j'y suis toute la journée, et souvent la nuit aussi, quand mes Salers mettent bas. Voilà les questions que j’ai posées :

- Trop près des éoliennes, on sait qu’il y a des cellules trop nombreuses dans le lait des vaches, ensuite, il est invendable. Que comptez-vous faire pour cela ?

- Ma stabulation est à moins de 500 mètres de l’éolienne. L’hiver, il fait jusqu’à moins 18 degrés par ici. Que comptez-vous faire pour la projection des blocs de glace par les pâles ? Elles peuvent être projetées bien plus loin que 500 mètres. Et moi je suis toute la journée dans ma stabulation.

Réponse du représentant de la société : pas d’inquiétude ! Nous installons ce parc sur un territoire où il y a seulement 0,7 habitant au kilomètre carré…le risque est donc minime !

Je ne savais pas, avant cette réponse, que je ne représentais pas une personne à part entière en France…maintenant je le sais.

Michel Felgines, Cantal, 15

Sioux Berger :
Ce témoignage est le troisième que je poste. Je poursuis mes interviews sur le terrain. Je vous invite à lire aussi les deux précédents : témoignage d'une agricultrice Bio, éoliennes, attention arnaque et le témoignage de l'agriculteur de Trizac.
Je prête ma plume aux personnes que l'on entend peu. Si ce témoignage vous parle, partagez. Et je vous invite surtout à réfléchir avant de poser un jugement.

jeudi 29 novembre 2018

Energie et taxes : Macron marche sur la tête

Par Michel Gay
Le 28 novembre 2018
N° 422
En réponse au mouvement populaire quasi-insurrectionnel des gilets jaunes en colère 
contre l’augmentation des prélèvements divers, notamment les taxes sur les carburants
censées payer la « transition énergétique », le Président de la République française annonce
le 27 novembre qu’il décide de détruire de la richesse en fermant jusqu'à 14 réacteurs 
nucléaires (sans effet sur les fameuses émissions honnis de gaz à effet de serre) d’ici 2035,
et en dilapidant jusqu’à 8 milliards d'euros par an dans les ruineuses et inutiles énergies renouvelables.
Certes, le Président « demande à EDF de travailler à l’élaboration d’un programme de nouveau
nucléaire » pour 2021 ». Mais alors pourquoi commencer par détruire ce qui est rentable,
économique, et qui fonctionne parfaitement en toute sureté, alors que l’Etat cherche de l’argent
dans la poche des contribuables ?

                   Emmanuel Macron marche sur la tête. Qui va payer ?
Faut-il créer et faire réfléchir longtemps un comité "Théodule" pour s'apercevoir que ces
orientations sur l’énergie vont peser sur le portefeuille de tous les Français
,
même ceux qui ne paient pas d'impôt sur le revenu, du moment qu'ils se chauffent et qu’ils se déplacent en véhicule, même en vélo électrique ? L’énergie étant à la base de toute production industrielle(ciment acier, verre, plastique,..), les fins de mois vont devenir difficiles pour beaucoup de Français.

Remplacer la production pilotable et bon marché aujourd’hui et demain des centrales
nucléaires par des énergies renouvelables fatales, intermittentes, et subventionnées,
couplées à des centrales à gaz pour les nuits sans vent (puisque le stockage est un rêve inatteignable) va considérablement augmenter le coût de toutes les énergies, comme en Allemagne et dans une grande partie de l’Europe.

En effet, par un effet de vase communiquant, les monstrueuses subventions diverses aux
énergies renouvelables électriques (principalement les éoliennes et solaires) seront
compensées par des taxes en augmentation,
et même probablement par de nouvelles taxes
sur tous les carburants fossiles dont le gaz, le fuel domestique et les divers carburants. 
C’est un suicide collectif européen !

                  Un constat juste mais une réponse catastrophique !
Puisqu’il faut « atténuer tout ce qui conduit au réchauffement climatique », et donc diminuer les
émissions de gaz à effet de serre, pourquoi fermer des réacteurs nucléaires en parfait état de
fonctionnement qui n’en émettent pas ?
Il est paradoxal, voire incompréhensible pour les Français, d’écrire
- « Le nucléaire nous permet aujourd'hui de bénéficier d'une énergie décarbonée et à bas
coût (…) Le dispositif actuel, qui permet aux Français d'avoir les prix de l'électricité
parmi les plus bas d'Europe,
s'arrête en 2025.
Il est pourtant indispensable que les
Français puissent en bénéficier au-delà, tant que les réacteurs nucléaires sont toujours
en activité ».
Puis immédiatement après : « Je n'ai pas été élu pour ma part sur un programme de sortie du nucléaire, mais sur une réduction à 50 % de la part du nucléaire dans notre mix électrique. 
Et je tiendrai cet engagement ».

En clair, le Français peut aussi comprendre : « J’ai fait une promesse démagogique pour être
élu. Elle est idiote mais je m’y tiendrai car je n’ai qu’une parole,
et tant pis pour les
conséquences néfastes sur le niveau de vie des Français ».

Caprice d’enfant gâté qui refuse de voir et d’entendre la souffrance des Français ?
Puisque le Président constate « que nous avons fait trop peu pour répondre au défi du
changement climatique »,
pourquoi faire pire en décidant l’inverse de ce qu’il faudrait faire ?

Pourquoi déclarer que les dirigeants politiques ont fait trop peu et « porteront la responsabilité
principale d’avoir ajouté aux dettes économiques et sociales, que devront supporter nos enfants
et nos petits-enfants, une dette environnementale d’une tout autre nature » alors que c’est
précisément ce que vous faites en prenant des décisions coûteuses et insensées ?
La fermeture prématurée de 10 ans de la centrale de Fessenheim coutera 4 milliards 
d’euros aux Français.

                             Racket fiscal sous couvert d’écologie ?
Sur les presque 1 € de taxes diverses imposées aujourd’hui par litre de carburant automobile,
environ 10 c€ (c’est énorme) servent à alimenter directement de dispendieuses gabegies
qui ne servent pas la cause du réchauffement climatique, comme les éoliennes et les panneaux
photovoltaïques. Il faut y ajouter l’augmentation rapide des taxes sur l’électricité, le gaz et le
fuel.

Voilà où réside la véritable cause de la colère des « gilets jaunes » qui ont la sympathie de
toutes les couches sociales. Payer de force pour un service non rendu (c’est pour votre bien,
on va vous protéger) à un nom : ça s’appelle du racket !
La révolution de 1789 a aussi été portée par les nobles révoltés…

Non seulement monsieur Emmanuel Macron marche sur la tête, mais il semble que tout le
gouvernement entraine les Français dans le caniveau.

Vouloir restreindre par l’argent l’accès au chauffage et à la mobilité, et donc aux libertés
fondamentales des citoyens pour des raisons floues qui alimentent de puissants 

intérêts privés européens (pour les éoliennes) et chinois (pour les panneaux solaires),  
est extrêmement dangereux.  
Ne dit-on pas que lorsque l’avoine manque dans le râtelier, les chevaux se battent ?

                               Démagogie contre intérêt général
Pour cajoler les partis « verts » pendant sa campagne présidentielle, monsieur Macron a fait
des promesses démagogiques sur le nucléaire et les énergies renouvelables
dont le Président
est aujourd’hui prisonnier. Il rappelle aussi dans son discours du 27 novembre que « la taxe
carbone a été votée en 2009, 2014 et 2015, engageant beaucoup de responsables politiques ».
C’est exact. Alors pourquoi l’ont-ils voté à l’époque ?
N’ont-ils pas vu les conséquences néfastes de leur vote, se sont-ils fait leurrer, est-ce une
manoeuvre politique dans la recherche d’un pseudo-consensus pour acheter une paix sociale à
court terme, ou est-ce par une forme de lâcheté politique (après moi le déluge) qui ne voit pas
plus loin que la portée du mandat électoral ?

Oui, monsieur le Président et messieurs les députés,  
les Français sont en colère avec quelques raisons car ils ont le profond sentiment que, pour de mauvaises raisons politiciennes qu’ils ne comprennent pas, les orientations que vous avez prises ainsi que vos annonces stratégiques pour la prochaine programmation pluriannuelle de l’énergie sont contraires à leurs intérêts et à celui de la France !

Poste par HW

mercredi 21 novembre 2018

Les taxes sur l’essence financent les méga-profits des consortiums éoliens !

L’actuelle révolte des gilets jaunes est le révélateur du fossé qui s’agrandit entre la France périphérique et celle des beaux quartiers « écolo-bobo » de Paris et de la région parisienne.
Elle met aussi en relief l’énorme scandale du racket que le gouvernement met en œuvre en prenant toujours plus d’argent au peuple de France pour alimenter les énormes bénéfices des entreprises qui profitent des subventions de l’État dans le cadre de la transition énergétique.
Ce n’est pas un hasard si c’est François de Rugy qui a été chargé de répondre au mouvement des gilets jaunes par un méprisant « en matière de fiscalité écologique, nous poursuivrons la trajectoire prévue ».
L’écolo-business est au cœur de cette crise fiscale et politique.

Car derrière cette pseudo-transition énergétique, le gouvernement cache un énorme détournement de fonds prélevés sur les Français et redistribués aux différents consortiums industriels éoliens qui touchent une manne financière gigantesque au travers d’un tarif de rachat de l’électricité bien supérieur au tarif brut habituel de l’ordre de 55 euros le mégawattheure.

En effet, la France achète au travers d’EDF l’électricité éolienne au prix de 80 euros le mégawattheure pour l’éolien sur terre et 170 euros le mégawattheure (raccordement compris) pour les six seules centrales en mer.

La différence entre le prix habituel et les prix subventionnés mentionnés ci-dessus se monte à un total de 150 milliards d’euros rien que pour les projets déjà engagés pour les vingt ans à venir (sources : délibération Commission de régulation de l’énergie de juillet 2018 et rapport de la Cour des compte d’avril 2018).

Ce coût de 150 milliards d’euros est entièrement à la charge des consommateurs et des contribuables, sachant que l’État a, en plus, déjà une dette à l’égard d’EDF de neuf milliards d’euros à ce titre.

Or, la Commission de régulation de l’énergie nous dévoile, en juillet 2018, que c’est par la TICPE (la fameuse taxe sur l’essence qui augmente) que seront financés les tarifs subventionnés des promoteurs éoliens pour payer la dette que l’État a à l’égard d’EDF, mais également les 150 milliards d’euros de subventions déjà engagées. Sans compter que l’État veut multiplier par trois les éoliennes en France…

En bref, l’augmentation de la fameuse taxe sur l’essence TICPE payée par les citoyens sert à financer le surcoût du rachat de l’éolien au profit exclusif des actionnaires des consortiums industriels éoliens… qui sont, pour certains, sous contrôle chinois.

Les Français, en allant s’approvisionner en essence, contribuent donc à l’augmentation exponentielle des bénéfices déjà considérables des sociétés de production d’électricité d’origine éolienne avec la complicité active du gouvernement qui participe de ce véritable racket.

Dans cette mesure, si le gouvernement français ne stoppe pas sans délai cette politique éolienne débridée au travers de cette transition énergétique, nous allons assister, dans les mois qui viennent, à une explosion fiscale et à une augmentation déjà préparée de l’essence génératrices de mouvements populaires jusque-là inégalés et dont l’issue reste, à ce jour, inconnue.

Fabien Bouglé

dimanche 14 octobre 2018

Tartuffe, sort de corps!

Bonjour,

Est-ce un nouveau prophète? Aurélien Barreau fait parler de lui depuis quelques temps. Il est à l'origine d'une tribune d'alerte dans le monde depuis la démission de Nicolas Hulot. Sa prise de parole à Bordeaux au festival Climax en septembre le révèle au grand public.


Pour lui, il n'est pas trop tard pour éviter le pire.
Il est trop tard pour que rien ne se soit passé : l’effondrement est en cours. La sixième extinction massive se déroule à une vitesse sans précédent. Mais il n’est pas trop tard pour éviter le pire.

Je vous invite à visionner cette vidéo, car je pense et j'espère qu'il sera entendu.

A voir absolument. 
Olivier DUBAR
Président de "Vent du Sud Morvan"










publié le 08/10/2018 à 15:00

vendredi 7 septembre 2018

Non, le bruit des éoliennes n’est pas atténué par le sol !

 Toutes les éoliennes en Hesse en Allemagne doivent être vérifiées à cause du bruit qu’elles produisent.

Extrait de l’émission de télévision allemande Hessenschau — 8 août 2018



"Le pire, c’est en hiver quand les arbres n’ont pas de feuilles et que le bruit peut bien se propager."

mardi 4 septembre 2018

L’écologie politique est un fonds de commerce


Jean-Pierre Chevènement critique le bilan de l’ex-ministre de la Transition écologique et les effets du « lobby écologiste » en France. Elene Usdin

Dans une tribune au Parisien - Aujourd’hui en France, l’ancien ministre d’Etat revient sur la démission de Nicolas Hulot de son poste de ministre de la transition écologique.

« Dans toute démission, dans celle de Monsieur Hulot comme dans d’autres, il y a la forme et il y a le
fond.

La forme en a surpris plus d’un, à commencer sans doute par le Président de la République.
Puis-je rappeler un souvenir ? A deux reprises, sur la politique industrielle et sur la guerre du Golfe,
François Mitterrand m’a demandé de surseoir à ma démission de plusieurs jours et même de plusieurs
semaines. Vous n’allez pas démissionner la nuit, comme Rocard ? m’avait-il ainsi interrogé le 29
janvier 1991. Nous sommes convenus que la passation de pouvoirs à l’Hôtel de Brienne se ferait le
surlendemain et François Mitterrand connaissait ma décision depuis le 7 décembre 1990 !

Aujourd’hui, tout se gère à l’aune de la communication. Monsieur Hulot était pour le Président
Macron une splendide prise médiatique. Il a plutôt une bonne tête. Depuis Ushuaïa, l’émission qui l’a
rendu célèbre, il jouit de la faveur de l’opinion. De surcroît, Monsieur Hulot n’est pas vraiment
un Vert. Il était là pour permettre au gouvernement de gérer cette petite frange de l’opinion qui met la
notion vague d’écologie au sommet de ses priorités.

Soyons clairs : que les questions environnementales et la préservation des biens communs à toute
l’humanité (eau, air, sol, etc.) soient d’une importance primordiale, je suis le premier à en convenir.
Mais il va tout autrement de l’idéologie des Verts qui est une forme de millénarisme : depuis 1945,
l’humanité a substitué à son horizon la catastrophe au lieu du progrès. En réaction au nazisme, le
philosophe allemand Hans Jonas a inventé le principe de précaution. Ce principe, inscrit dans notre
Constitution, n’a rien de scientifique. Un gouvernement qui voudrait l’appliquer pleinement ne devrait pas se borner à abandonner le projet de Notre-Dame-des-Landes. Il lui faudrait fermer toutes les usines non seulement nucléaires mais chimiques, renoncer aux grands projets d’infrastructures, multiplier les conflits avec les agriculteurs et les entrepreneurs à force de réglementations tracassières.

Tel n’était pas l’état d’esprit de Monsieur Hulot. Depuis qu’on sait qu’il ne trouvait plus le sommeil, l’opinion s’interrogeait : que cachait depuis six mois ce chantage public et permanent à la démission ? Comment se terminerait ce ballet d’hésitations ? Sur quel grand sujet le ministre choisirait-il de tomber ?

Depuis quelques jours, on respire : ce n’était que la chasse et la présence d’un lobbyiste à l’Élysée !

Comme si les politiques ne passaient pas une grande partie de leur temps à écouter – et d’ailleurs à
juste titre – les représentants des intérêts particuliers, leur tâche étant de faire prévaloir, in fine,
l’intérêt général.

Ainsi, la chasse n’était, pour le ministre, qu’un prétexte. En réalité, Monsieur Hulot gère au plus près
son capital médiatique. L’écologie politique est un fonds de commerce et la concurrence est rude :
même Jean-Luc Mélenchon vient d’annoncer avoir découvert le problème de l’eau : chaude ou froide,
il ne précise pas…

Dans toute cette affaire, je ne vois guère le souci de l’État. Monsieur Hulot donne à Emmanuel
Macron un coup dont il se relèvera. En quoi l’avait-il mérité, sinon d’en avoir fait son ministre de
l’Écologie ?

Quelle est, sur le fond, la question qui justifie la décision de Monsieur Hulot ? Je n’en vois qu’une, à
vrai dire, c’est la place du nucléaire dans l’approvisionnement énergétique de la France. En
démissionnant à la radio, le ministre s’est lâché : il a incriminé le nucléaire, cette folie inutile,
économiquement et techniquement, dans laquelle on s’entête.

Nicolas Hulot sait très bien qu’Emmanuel Macron, à juste titre, juge totalement irréaliste l’objectif de
ramener à 50 % la part du nucléaire dans l’électricité produite en France en 2025. L’objectif en
question a été fixé dans le programme du PS de 2011. C’est François Hollande qui l’a fait passer dans
la loi, en 2015. Cet objectif est complètement démagogique, purement électoraliste et contraire à
l’intérêt du pays.

Le solaire et l’éolien sont des énergies intermittentes qui rendent nécessaire de maintenir le nucléaire,
source permanente, la moins chère et la moins polluante.

On voit ce que coûte aux Allemands la décision de Madame Merkel, en 2011, de renoncer au nucléaire: ils doivent recourir au charbon et acquitter, s’agissant des particuliers, une facture d’électricité près de deux fois supérieure à celle payée par les ménages français. S’engager dans cette voie serait, de surcroît pour notre pays, un terrible gâchis industriel ! Voit-on que la Chine, l’Inde, la Russie, la Grande-Bretagne, le Japon, même après Fukushima, ont renoncé au nucléaire ?

Tout au contraire ! Rosatom en Russie a, à l’exportation, un carnet de commandes de 33 projets de
centrales. Tout cela était à notre portée, si la main n’avait pas tremblé sous la pression du lobby
écologiste.

Depuis des décennies, notre industrie nucléaire s’étiole. Elle perd ses savoir-faire. Il faut dire que la
dernière centrale construite, celle de Civaux a été décidée en 1981 et inaugurée en 1999, il y a vingt
ans !

Voilà le mal français : depuis des décennies nos élites ont fait le choix de « laisser partir » nos
industries.

On en voit le résultat : une balance commerciale déficitaire de 75 milliards d’euros en 2017 quand
l’Allemagne affiche un excédent de 254 milliards ! Comment, dans ces conditions, remettre la
France au centre du jeu européen ? Notre seul vrai problème est celui de notre compétitivité. Le solde
de notre balance commerciale n’a cessé de se dégrader depuis 2003. Le déficit énergétique (38
milliards d’euros en 2017) s’ajoute au déficit manufacturier (plus de 30 milliards).

Or, l’hostilité viscérale au nucléaire est le noyau, si je puis dire, de l’idéologie verte, fondamentalement réactionnaire et technophobe.

Le choix du nucléaire est un choix de longue portée, une affaire de générations.

Un rapport commandé par Nicolas Hulot préconise de construire six EPR à partir de 2025 pour une
entrée en service en 2035. Le centre d’enfouissement des déchets ultimes de Bure dans la Meuse
n’entrera en service que dans la décennie 2040. Or le centre de Bure concentre déjà l’hostilité violente des Verts, à l’échelle européenne ! Et cela ne fait que commencer !

L’avenir d’un atout industriel majeur de la France est ainsi l’objet d’un bras de fer entre, d’une part,
une minorité de décideurs qui se refusent à brader l’héritage des générations en même temps que
l’avenir du pays et, d’autre part, une petite minorité extrémiste (à peine 3 % des électeurs) qui entend
prendre en otage l’opinion, à travers un système politico-médiatique dont l’indépendance de la France est devenue le cadet des soucis. Sur ce dossier vital, Nicolas Hulot n’avait pas la capacité de trancher en homme d’État.

Tel est l’éclairage de fond qui donne sens à sa démission : d’un côté les fantasmes d’une idéologie
millénariste, de l’autre le souci de maintenir la France dans l’Histoire. Monsieur Hulot a bien raison de dire : Il ne faut pas se mentir ! Il y avait, en effet, de quoi perdre le sommeil pour un homme d’État!

Si cette hypothèse d’une contradiction intenable pour Monsieur Hulot, ministre, s’avérait exacte, alors il faudrait lui dire sincèrement : Bonnes vacances, Monsieur Hulot ! »

http://www.leparisien.fr/politique/jean-pierre-chevenement-bonnes-vacances-monsieur-hulot-01-
09-2018-7872783.php

vendredi 31 août 2018

Démission de Hulot : le lobby écologiste est le plus puissant

Par Michel Gay.
Nicolas Hulot a démissionné avec fracas en stigmatisant les lobbies qui paralysent l’action publique.
Cette « sortie » tonitruante donne l’occasion aux médias de s’associer à sa vertueuse chasse aux groupes de pression en oubliant de signaler que le plus puissant lobby en France est celui des  écologistes politiques. Ce dernier a réussi à faire « croire l’incroyable » aux Français, notamment sur les énergies renouvelables, grâce à une propagande efficace.

Les bons et les mauvais lobbies

Manifestement, comme il existe « des bons et des mauvais chasseurs », il y aurait aussi des bons et des mauvais lobbies.
Les mauvais seraient, bien entendu, les entreprises et les multinationales qui sacrifient l’environnement à leurs intérêts.
Les bons seraient les ONG et les associations qui font pression sur l’État pour qu’il s’engage dans de ruineux et inutiles programmes aux effets incertains, voire franchement néfastes, sur le niveau de vie des Français.
La transition écologique et solidaire, dont Nicolas Hulot avait la charge, est tout simplement une voie sans issue. Il en a tiré les conséquences.
Les prétextes invoqués pour justifier cette démission ne doivent pas tromper. Monsieur Hulot a eu les mains suffisamment libres, quoi qu’il en dise, pour appliquer une politique absurde allant à l’encontre des intérêts de la France et des Français. Il s’est simplement rendu compte de cette absurdité et de son impuissance face aux lois… de la physique.

Du rêve dangereux à la réalité

Professer de « belles » utopies est facile, les confronter à la réalité l’est moins. Il a certainement été cruel pour l’ancien ministre de constater, par exemple, que le fameux « Accord de Paris », obtenu à l’arraché par Laurent Fabius et François Hollande lors de la « COP 21 » en décembre 2015, était vilipendé de tous côtés. Les États-Unis, l’Australie, la Chine et même l’Allemagne, ainsi que des pays ayant lourdement investi dans l’éolien et le photovoltaïque (Espagne, Italie,…) font maintenant machine arrière.
Sa loi phare interdisant, dans l’indifférence générale, tant du côté des médias que de celui des politiques, l’exploration et la production des hydrocarbures, était censée montrer la voie. Elle n’a pas non plus fait d’émules. Il en a pris acte (sans l’avouer).
Il a tout de même décapité sans état d’âme une profession stratégique plus que centenaire, sans avoir pris toutes les dispositions indispensables pour gérer les douloureuses conséquences, humaines et financières. Cette loi laisse sur le carreau des personnels pour lesquels il est difficile d’entrevoir une reconversion. Celle qui leur était suggérée dans les énergies renouvelables est un leurre dramatique, comme l’Allemagne est en train d’en faire l’expérience.

Énergie et idéologie

Confier aux béotiens du ministère de l’Écologie le secteur hautement technique et stratégique de l’énergie relève d’une politique suicidaire.
Nicolas Hulot a pourtant inscrit sa politique dans le cadre de la loi sur la Transition Energétique pour la Croissance Verte, votée en août 2015 par les députés.
En 2014 la France envoyait 304 millions de tonnes de CO2  dans l’atmosphère.
En 2017, ses émissions atteignaient 320 millions de tonnes, soit 16 millions de tonnes supplémentaires.
La puissance éolienne installée, qui était de 11,5 gigawatts (GW) en 2014, a pourtant atteint 18 GW en 2017, alors que, dans le même temps, la puissance photovoltaïque est passée de 5,3 GW à 7,7 GW.
Ce développement de la production d’électricité renouvelable a été financé par une partie d’une taxe prélevée sur les consommations d’électricité (la CSPE).
En 2014, celle-ci atteignait 3 milliards d’euros et s’envolait à plus de 5 milliards d’euros en 2017, avec une prévision de près de 6 milliards d’euros en 2018.
Les Français auront sacrifié près de 20 milliards d’euros sur l’autel écologique sans diminuer leur consommation de combustibles fossiles ! Et celle-ci a même augmenté !

Nucléaire et CO2

Vouloir mettre en difficulté la production nucléaire qui n’a aucun impact négatif sur le climat puisqu’elle n’émet pas de gaz à effet de serre constitue l’erreur fondamentale qui explique l’échec de Nicolas Hulot.
L’ex-ministre a voulu croire les semeurs d’illusions (vous avez dit « lobbies » ?…) qui lui ont affirmé qu’il était possible, en absence de stockage massif de l’électricité, de diminuer à la fois la production nucléaire et les émissions de CO2.
L’exemple allemand est là pour  confirmer cette  impossibilité à l’échelle d’un grand pays comme la France.

Renouveau ?

Le départ de Nicolas Hulot pourrait être l’occasion de décider enfin d’une politique efficace et économique de diminution de nos consommations d’énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole) en remarquant qu’il existe aussi un puissant lobby écologiste qui fait prendre, aux Français, des vessies pour des lanternes sur ces sujets.
Ainsi, il faudrait :
  • Abandonner l’objectif onéreux et inutile de réduction de la part du nucléaire
  • Décréter un moratoire sur le soutien aux nouvelles installations éoliennes et photovoltaïques en attendant la mise au point d’un système de stockage de l’électricité économique et efficace (qui n’arrivera peut-être jamais…)
  • Remplacer l’actuelle incitation de la production de chaleur domestique par le gaz (RT 2012) par des pompes à chaleur, voire par la combustion de la biomasse.
  • Redéployer les finances économisées vers la mobilité électrique.
La disparition (provisoire ?) de Nicolas Hulot de la scène politique ne signera pas l’arrêt de la politique absurde et irréaliste soutenue par les lobbies écologistes focalisés sur la volonté de détruire l’industrie nucléaire. Mais elle permettra peut-être une prise de conscience et un renouveau dans la politique environnementale. Sous un autre ministère.

mardi 21 août 2018

Victoire!

Le 14 août dernier, le préfet de Saône et Loire a refusé l’exploitation de 4 éoliennes sur la commune de Montmort à la société Windstrom France SARL. Cette décision s’inscrit après un avis défavorable du commissaire enquêteur en raison de manquements et d’insuffisances dans le dossier d’étude d’impact, après une forte opposition de la population recueillie au cours de l’enquête publique et enfin un avis défavorable de la commission départementale de la nature, des paysages et des sites.

Le plus grand des remerciements nous est offert par la nature.
 
Les adhérents à l'association "Vent du Sud Morvan" se félicitent que les services de l’État ;
  • Retiennent le principe de précaution, sans l’évoquer précisément, en ce qui concerne Ludo l’enfant autiste résidant à moins de 600 m de l’éolienne la plus proche.
  • Reconnaissent un risque pour l’approvisionnement en eau des riverains non-desservis par un service de distribution public d’eau potable.
  • Reconnaissent la richesse faunistique de la Saône-et-Loire obligeant le promoteur à brider les aérogénérateurs à certaines périodes de l’année pour respecter les espèces protégées.
  • Reconnaissent que la présentation du plan de financement du promoteur surestime les capacités financières de l’exploitant.

Que restera-t-il après ce combat victorieux, de la rancœur, un village divisé et une enquête judiciaire pour prise illégale d’intérêt qui suit son cours !

L’éolien industriel n’est une solution ni pour la Saône et Loire, ni pour la France, dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre à l’origine du réchauffement climatique. Espérons que cette petite victoire fasse réfléchir les élus ruraux gestionnaires et responsables.


Le Président

 

vendredi 17 août 2018

L’exemple de l’Allemagne doit nous alerter


Dans une tribune parue dans le journal Le Monde , l'ancien ministre de l'environnement Brice Lalonde encourage les écologistes à s'affranchir des "dogmes" du militantisme vert.

"Beaucoup sautent comme des cabris en réclamant des énergies renouvelables comme si elles étaient la panacée". En réalité, il faut développer celles qui produisent de la chaleur : solaire thermique, géothermie, pompes à chaleur, récupération de la « chaleur fatale » [dissipée lors des processus de production]. Celles-ci se substituent directement aux hydrocarbures. Le besoin est moins urgent aujourd’hui des renouvelables électriques, particulièrement des éoliennes terrestres qui contribuent à l’artificialisation des sols, puisque l’électricité est déjà décarbonée en France. Pourtant, ce sont presque toujours les électriques qui sont citées quand on parle des renouvelables. 

L’exemple de l’Allemagne doit nous alerter. Elle a vaillamment développé les renouvelables électriques, mais quand il n’y a ni vent ni soleil, elle produit son électricité avec les pires polluants, charbon et lignite. Résultat : elle émet près de deux fois plus de CO2 par habitant que la France
Dans l’état actuel de la transition, en l’absence de stockage d’électricité, il faut conserver les moyens de production classiques quand les renouvelables ne fournissent pas d’énergie. En France, ce sont les centrales nucléaires qui deviennent ainsi, avec l’énergie hydraulique, les supplétifs des renouvelables.
Ceux qui font passer le développement des renouvelables avant la préservation du climat s’imaginent-ils qu’ils vont pouvoir truffer la France d’éoliennes géantes et les suppléer par des turbines à gaz ? Mais le gaz, il faut l’importer, et sa combustion émet du CO2. Si elle porte cette vision, l’apologie des renouvelables devient contre-productive." Brice Lalonde : « Pas besoin d’être un ministre vert pour être un ministre écologiste » 


 Nicolas Hulot restera-t-il longtemps sourd aux interrogations des des anciens amis?



dimanche 12 août 2018

Encore 2 ans!

L’industrie éolienne allemande pourrait imploser

Maintenant que l’énergie solaire allemande s’est effondrée et carbonisée, il semblerait que l’industrie éolienne soit en bonne place pour être la suivante, selon le Handelsblatt.

Par Pierre L. Gosselin.
Un article de NoTricksZone

Il y a environ une semaine, nous relations comment l’ancien « Temple du soleil » s’est pris en pleine figure la réalité et s’est transformé en Vallée de la mort. En effet, la grande majorité des fabricants de panneaux solaires ont fait faillite et ont laissé plusieurs dizaines de milliers de travailleurs sans emploi.
Et les médias, politiciens, militants de se demander pourquoi l’AfD se développe aussi rapidement. Peut-être que les gens en ont marre de toutes les promesses bidon qu’on leur fait tous les jours.

L’industrie éolienne emportée par la tempête

Maintenant que l’énergie solaire allemande s’est effondrée et carbonisée, il semblerait que l’industrie éolienne soit en bonne place pour être la suivante, selon le Handelsblatt.
Le journal nous raconte que l’industrie allemande des éoliennes fait actuellement face à une sérieuse crise et où de nombreux postes sont
menacés.
Pour un pays qui prétend être déterminé et dévoué à remplir les objectifs de l’Accord de Paris, il est assez surprenant qu’un des secteurs industriels, répondant aux enjeux de l’accord, soit en train de s’effondrer.

Les prix de l’électricité éolienne se sont effondrés

Une des raisons que cite Handelsblatt est la baisse des prix de l’électricité éolienne. Le journal ajoute : « L’état d’esprit dans le secteur est à son plus bas » et maintenant « le marché de l’éolien est menacé d’exploser ».

Des licenciements massifs se mettent en place

Le quotidien expose que des entreprises réputées comme Enercon réduisent massivement les emplois. Enercon prévoit de licencier 835 travailleurs en Allemagne. Beaucoup d’autres entreprises ont fait des annonces de licenciements similaires.
Le journal blâme le manque de commandes du marché intérieur, en raison d’une chute dramatique des prix de l’électricité éolienne. Il est clair que sans les subventions massives, l’énergie éolienne se flétrit presque instantanément.
Le Handelsblatt explique également comment les mesures prises par le gouvernement pour réformer les règles de rachat de l’énergie éolienne ont eu l’effet inverse : « L’objectif du gouvernement fédéral était d’accélérer l’expansion. Au lieu de cela, il l’a ralenti. »
Des milliers de travailleurs vont perdre leur emploi et cela risque de renforcer la défiance vis-à-vis des principaux partis politiques. Actuellement, les partis phare de l’Allemagne, la CDU et le SPD, se situent à des creux historiques dans les sondages d’opinion.

143 000 emplois à risque

La situation est inquiétante, le quotidien ajoute que les conséquences « pourraient être fatales pour la branche éolienne » qui fournit quelque 143 000 emplois dans toute l’Allemagne.
Le Handelsblatt explique comment les fournisseurs seront également durement touchés par la perte de milliers d’emplois et la fermeture d’usines. Un grand nombre de sociétés éoliennes est situé dans le nord de l’Allemagne, une région économiquement fragile. La situation est sur le point d’exploser.

La température monte chez les travailleurs

Les syndicalistes sont furieux et exigent des plans sociaux et des formations pour aider à la reconversion dans de nouveaux emplois. Ils reprochent au gouvernement de ne pas en faire assez.
Hans-Dieter Kettwig, directeur d’Enercon, insiste pour que l’Allemagne respecte ses engagements envers l’Accord de Paris et ainsi maintenir l’industrie éolienne à flots.
Cependant, les investisseurs fuient l’éolien ; 600 collectifs citoyens répartis sur toute l’Allemagne ont envoyé un message clair et précis : « nous ne voulons pas de la pollution visuelle des affreuses et illusoires éoliennes« .

Pas de marché pour l’énergie éolienne intermittente

Le Handelsblatt conclut que même si le gouvernement intervenait et redynamisait l’industrie éolienne en faillite, cela ne serait pas suffisant pour atteindre les objectifs environnementaux qu’il s’est fixé pour 2030.
L’Allemagne est prise entre deux feux. Si elle ne fait rien, des dizaines de milliers d’emplois disparaîtront et viendront s’ajouter à ceux de la Vallée de la mort, l’ancien Eldorado de l’énergie solaire. L’Allemagne pourra alors enterrer tout espoir d’atteindre ses objectifs de l’Accord de Paris. Mais si le gouvernement relance les subventions pour redonner vie à l’industrie éolienne, l’infrastructure du réseau électrique n’est pas calibrée pour connecter de nouveaux parcs éoliens.

Un quart des parcs éoliens risque d’être déconnectés

Le Handelsblatt précise également que d’ici 2020, de nombreux parcs éoliens vont voir leur durée de vie expirer, ainsi jusqu’à un quart de la capacité éolienne allemande (14 GW) risque d’être mis hors ligne. L’équation pour le respect des Accords de Paris s’en trouve complexifiée.

L’industrie automobile en a également assez

Non seulement la branche éolienne est confrontée à la tourmente, mais aussi la puissante industrie automobile.
La Global Warming Policy Foundation (GWPF), basée à Londres, rapporte que le puissant ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, est sur le point de mettre un terme à l’élévation des normes d’émission de CO2 pour les voitures. (Ndt : la ministre de l’environnement Svenja Schulze désirait réduire de 50% les émissions de CO2 du parc automobile allemand d’ici 2030 en mettant en place au niveau européen des normes plus strictes, mais suite au lobbying de l’industrie automobile et de l’infaisabilité technique, Olaf Scholz a pour le moment réussi à écarter ce projet).

Les travailleurs sont fatigués des contraintes écolo-socialistes

Le SPD de Scholtz est tombé à des plus bas historiques – aux alentours de 18% – une chute énorme par rapport à son niveau de 40% qu’il avait atteint lors des élections de 1998 et l’élection de Gerhard Schroder. Scholz et le SPD sont peut-être en train de trouver leur place au regard de leurs idées politiques hors d’âge.
Traduction par Contrepoints.

samedi 11 août 2018

Éoliennes : Un champ de mines à retardement

Source: http://www.economiematin.fr/news-eoliennes-un-champ-de-mines-a-retardement

par LUDOVIC GRANGEON

Les Français vivent désormais sans le savoir au milieu d’un champ de 8000 mines à retardement. L'opinion publique a basculé cet été 2018 vers le rejet franc et massif de ce procédé. Les sondages encore cette semaine dans Le Figaro virent de bord vers une majorité de sceptiques sur le caractère pseudo « écologique » de la filière des promoteurs éoliens, financiers repeints en vert.

Ils ont raison. On ne peut tromper la population éternellement. Les conséquences d’une installation anarchique sur l’ensemble du territoire se font palpables et très négatives, voire menaçantes pour l’avenir. Désormais, l’insupportable est atteint après des années de propagande médiatique très intéressée. Plusieurs conseils régionaux et départementaux et non des moindres, comme les Hauts de France ou l’Allier, viennent de voter des motions d’arrêt d’un éolien inefficace, très pénalisant pour les territoires et super spéculatif.

Des milieux de pression très bien financés, des maires isolés dociles ou cyniques, des réseaux de financement pas toujours très clairs, comme l’a démontré l’enquête de la Commission de régulation de l’énergie, ont contribué à miner le territoire français. Ces éoliennes n’ont pas été implantées là où existait le besoin, près des villes ou des concentrations industrielles. Elles ont été placées là où c’était facile de le faire, du moment qu’on trouve un endroit isolé, avec peu d’opposants et des propriétaires complaisants, et beaucoup d’amis dans les cabinets ministériels. 50 milliards d’efforts, sur dix ans, payés par le contribuable, un tiers du territoire français concerné, pour à peine 4 à 5% de l’électricité nationale, et seulement un jour sur cinq d’assuré en production. Quel désastre... sauf pour quelques fortunés, y compris les quelques fondateurs d’EDF Énergies Nouvelles, dont les centaines (oui ! centaines…!) de millions d’euros sont bien au chaud au Luxembourg, même pas en France.


Ces installations, souvent implantées en rase campagne dans des sites isolés, sont théoriquement classées ICPE, c’est-à-dire installation industrielle à risque, mais leur surveillance est hasardeuse. Il suffit de fréquenter un site éolien pour constater qu’il n’y a personne et pas un seul emploi sur place, ni aucune précaution particulière de surveillance. Pourtant, ces installations industrielles présentent plus de risques que les discours lénifiants ne le laissent entendre. La plupart du temps, c’est un simple artisan électricien qui est chargé de venir jeter un coup d’œil de temps en temps. La télésurveillance est faite par des robots et de l’étranger, quand ils marchent. On sait que les profits les plus juteux sont faits à la construction des éoliennes, jusqu’à un million et plus par éolienne. La suite n’est donc pas étonnante. On trouve aujourd'hui en Allemagne ou en Grande-Bretagne des éoliennes d'occasion à 200 000 euros alors que ces opérations sont facturées jusqu'à 3 million par éolienne... Où est la vérité? Y compris pour les banques ?


Un récent incendie d'éolienne dans le Jura a failli embraser un massif forestier entier, évité de justesse par plus de 30 pompiers. Il n’existe aucun plan d’urgence pour toutes les opérations à proximité de forêts, aucune précaution des incidents de promeneurs aucune assurance sur les dispositifs anti-pollution théoriques. De nombreuses rave parties utilisent les sites d'éoliennes isolés, devenus des hypermarchés de stupéfiants, et visibles de loin avec leurs clignotants. Une pale de plusieurs tonnes est tombée à quelques mètres de l’autoroute A10, mais l’opérateur, pourtant filiale d’EDF, a mis plusieurs jours à réagir. L'érosion des sols commence à se voir à l'oeil nu sur les nombreuses opérations implantées en plein champ en Beauce ou ailleurs. Un accident d’avion sur un vol sans histoire vient de se produire par hasard à proximité d’un important champ d’éoliennes vers Issoire. On attend l’enquête avec inquiétude sur les pressions éventuelles. Déjà un accident mortel de montgolfière a fait naître de nombreux doutes à proximité d’un champ d’éoliennes vers Château-Thierry, selon les termes des autorités préfectorales. Qu’en sera-t-il si les éoliennes en mer sont implantées à proximité des côtes avec de multiples aérodromes à proximité ? Une éolienne moyenne brasse 30 tonnes d’air à la seconde par simple vent de 18 km/h. La sécurité aérienne australienne émet des recommandations d’évitement jusqu’à 12 km des éoliennes, beaucoup moins inoffensives qu’il n’y parait, après plusieurs accidents évités de justesse, y compris un gros appareil d'un modèle utilisé par le Président des USA.


Les massifs de béton enfouis dans le sol ont été discrètement évacués de la réglementation mais ils restent à la charge des propriétaires, qui souvent l'ignorent. Ce sont autant de bombes à retardement qui les ruineront en centaines de milliers d’euros de dépollution à la moindre alerte d’atteinte du sous-sol, des eaux souterraines, et sur simple demande d’une association de protection de la nature. Le coût de démantèlement des éoliennes est officiellement chiffré à 50 000 euros alors que tous les devis de professionnels atteignent au moins 450 000 euros, socle de béton en plus. Les lanthanides, matériaux magnétiques largement utilisés dans les alternateurs des éoliennes, polluent plus à l’extraction que les minerais radioactifs, et leur dispersion par usure est au moins aussi dangereuse que l’amiante.


La revue American Thinker rappelle qu’il existe 14 000 éoliennes rouillées aux USA, cyniquement abandonnées par leurs propriétaires dont les nombreuses filiales financières empêchent de retrouver la trace. Or ce système de filiales complexes est exactement le même en France et on peut supposer que les arrières pensées ne sont pas très loin. Une mystérieuse banque égyptienne inconnue en Europe, pourtant impliquée dans des scandales de corruption selon le Financial Times, est devenue propriétaire de l’un des opérateurs connus en France. Qu’en sera-t-il tôt ou tard des autres ?

jeudi 2 août 2018

Assemblée Nationale

Le travail de la FED auprès des députés porte ses fruits.  C'est à l'occasion d'une audition récente par la commission économique de l'assemblée que la FED avait réclamé une commission d'enquête sur le coût économique des énergies renouvelables. C'est aujourd'hui chose faite; 30 députés ont écrit une proposition de résolution.
Vous remarquerez qu'aucun député de Saône et Loire n'est présent.....

Olivier DUBAR

PROPOSITION DE RÉSOLUTION
tendant à la création d’une commission d’enquête sur le coût économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables,
(Renvoyée à la commission des affaires économiques, à défaut de constitution d’une commission spéciale
dans les délais prévus par les articles 30 et 31 du Règlement.)
présentée par Mesdames et Messieurs
Julien AUBERT, Nicolas FORISSIER, Guillaume LARRIVÉ, Éric STRAUMANN, Valérie BOYER, Jacques CATTIN, Jérôme NURY, Franck MARLIN, Jean-François PARIGI, Bernard PERRUT, Patrick HETZEL, Bernard BROCHAND, Philippe GOSSELIN, Marc LE FUR, Michel VIALAY, Jean-Luc REITZER, Gilles LURTON, Marie-Christine DALLOZ, Éric PAUGET, Bérengère POLETTI, Valérie BEAUVAIS, Laurent FURST, Michel HERBILLON, Valérie LACROUTE, Virginie DUBY-MULLER, Stéphane VIRY, Jean-Jacques GAULTIER, Raphaël SCHELLENBERGER, Pierre CORDIER, Rémi DELATTE,
députés.
EXPOSÉ DES MOTIFS
Mesdames, Messieurs,
La politique d’accélération du déploiement des énergies renouvelables sur notre sol depuis dix ans appelle aujourd’hui la représentation nationale à dresser le bilan de l’efficacité économique, énergétique et environnementale.
Tout d’abord, force est de constater que cette accélération s’accompagne d’un mouvement de dénigrement de la filière du nucléaire alors même que l’électricité produite en France est à 75 % d’origine nucléaire. Le récent rapport de la commission d’enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires illustre parfaitement cette attitude qui consiste, sous couvert d’objectivité, à systématiquement surévaluer les risques liés à la sûreté et à la sécurité nucléaire pour mieux jeter la pierre sur la filière nucléaire.
Au contraire, les énergies renouvelables sont présentées comme l’horizon unique et inconditionnel de la transition énergétique à venir et ne font l’objet par notre assemblée d’aucune analyse ou critique comparable. Pourtant, le bilan de l’implantation des énergies renouvelables mériterait une triple attention de la représentation nationale.
D’abord au plan économique, dans une note intitulée « Sortir de l’utopie, revoir les orientations de la loi de transition énergétique », la Fondation Concorde a établi que les coûts de production systémiques de l’éolien terrestre représentaient 24,5 euros par mégawatt-heure (MWh) et 46,5 euros par MWh pour le solaire, pour un niveau de pénétration de seulement 30 %. A niveau de pénétration égal, les coûts systémiques globaux de production de l’énergie nucléaire s’élèvent quant à eux à seulement 2,05 euros par MWh.
Une commission d’enquête permettrait donc d’évaluer l’efficacité des subventions publiques allouées par l’État aux énergies renouvelables. Selon un rapport de la Cour des comptes de mars 2018, le montant des financements publics résultant des contrats signés avant 2017 au bénéfice des producteurs d’électricité d’origine éolienne et photovoltaïque s’élèverait à 121 milliards d’euros. Ce montant exorbitant est d’autant moins justifié qu’il ne bénéficie que très peu à l’industrie des énergies renouvelables faiblement porteuse d’emplois qualifiés.
L’économie du renouvelable comporte aussi des zones plus sombres. La presse s’est faite écho de plusieurs affaires de corruption et de trafic d’influence dans des projets de parcs éoliens. En 2017, le maire de Tigné, dans le Maine-et-Loire, a démissionné de ses mandats électifs après avoir été condamné l’année précédente pour prise illégale d’intérêt dans l’implantation d’un parc éolien. Le maire était en effet directement intervenu en tant que géomètre expert du promoteur éolien dans sa commune pour faciliter ce projet.
Outre les faits de corruption directe, on note parfois une dissimulation de promoteurs éoliens qui se réfugient derrière des ONG de protection de l’environnement pour obtenir des subventions. Des financements plus douteux provenant de l’étranger ont été également recensés. Un rapport d’Europol de juillet 2013 avait pointé du doigt les investissements de mafias italiennes dans des parcs éoliens pour blanchir leurs revenus illégaux et bénéficier des aides européennes. La commission d’enquête créée serait alors amenée, sans empiéter sur la compétence de l’autorité judiciaire, à faire toute la lumière sur l’origine des financements des énergies renouvelables et sur leur gestion par les autorités publiques.
De plus, les énergies renouvelables font l’objet d’une résistance sociale non négligeable. Les secteurs de l’éolien terrestre et maritime côtier sont révélateurs de la très faible acceptabilité sociale de ces projets par nos concitoyens qui refusent de voir leur paysage détruit par des éoliennes, malgré l’entêtement des pouvoirs publics à investir dans ces énergies.
Enfin, le bilan carbone des énergies renouvelables est peu enviable. L’ouvrage « La guerre des métaux rares » du journaliste Guillaume Pitron a démontré le caractère néfaste de l’utilisation de certains minerais et métaux rares dans la production d’éoliennes ou de panneaux solaires importés de Chine.
Alors que le débat sur la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) s’ouvre prochainement, il revient à la représentation nationale de se prononcer sur l’orientation de la transition énergétique et des réseaux.
Les conséquences de l’implantation des énergies renouvelables sur notre industrie, sur notre économie et sur l’environnement se font déjà ressentir. C’est pourquoi la création d’une commission d’enquête dressant le bilan des installations d’énergies renouvelables est nécessaire avant que soient tranchées les grandes orientations énergétiques des années à venir.
Tel est l’objet de la présente proposition de résolution.
PROPOSITION DE RÉSOLUTION
Article unique
En application des articles 137 et suivants du Règlement de l’Assemblée nationale, est créée une commission d’enquête de trente membres chargée d’évaluer le coût économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables.

© Assemblée nationale

vendredi 27 juillet 2018

La totalité du parc éolien français à l’arrêt

Paris le 26 juillet  2018         

Communiqué de presse de la Fédération Environnement Durable.


Aujourd'hui 26 juillet 2018 à 10h45,  les  8.000 éoliennes présentes sur le territoire français sont à l'arrêt par manque de vent.
Selon le site officiel Eco2mix (1) du réseau de transport de l’électricité (RTE), la production  instantanée de ces machines  est tombée à 442 MW,  soit 0,6% de la production totale d’électricité de 69.190 MW.

La Fédération Environnement Durable considère que vouloir, comme le demande le Ministère de l’environnement,  continuer à implanter des nouvelles éoliennes sur la France n’est plus acceptable.

Les  coûts  pour le consommateur d’électricité ne cessent de flamber  à travers une taxe la contribution au service public de l'électricité (CSPE) qui  a dépassé en 20%  en 2017 et qui vient d'être  jugée illégale par la cour Européenne de justice,  dans son arrêté du 25 juillet 2018 (3)

En France de son côté  la Cour des comptes a récemment alerté le gouvernement dans son rapport sur la  dépense d'argent public pour les  Energies Renouvelables (Enr) dont l'éolien est le pivot et dont la finalité est maintenant fortement controversée . Elle a estimé comme «  faramineux soit à hauteur de   121 milliards d'euros »,  le surcoût des Enr.

jeudi 26 juillet 2018

Le scandale éolien

Le développement de l’éolien terrestre repose sur une escroquerie intellectuelle et politique.

Par Antoine Waechter, homme politique français, président du Mouvement écologiste indépendant (MEI)

Après avoir colonisé les champs de betteraves et de céréales de la Picardie et de la Champagne, les aérogénérateurs investissent dorénavant les reliefs boisés de la basse montagne, dénaturant les plus beaux territoires de France et dégradant l’environnement de dizaines de milliers de personnes.
L’énergie éolienne a, semble-t-il, la sympathie d’une petite majorité de nos concitoyens, mais suscite des dizaines de procès devant la juridiction administrative. Cette réalité contrastée oppose ceux qui ne connaissent que les photographies de pales blanches sur un fond de ciel bleu à ceux qui vivent la proximité de ces monstres technologiques. L’adhésion repose sur une double escroquerie intellectuelle et politique : l’éolien serait nécessaire pour se passer du nucléaire et pour limiter les gaz à effet de serre, plus largement l’avenir appartiendrait aux énergies renouvelables.
Au niveau actuel de consommation énergétique, le renouvelable est parfaitement incapable de remplacer les énergies à haute densité comme le pétrole et l’atome. Il serait nécessaire d’abîmer tous les cours d’eau, de piller la forêt et de couvrir la France de panneaux solaires et de mâts géants pour atteindre cet objectif. Le cœur de la transition énergétique ne peut raisonnablement être qu’une réduction radicale de la consommation : tous les connaisseurs en conviennent. L’escroquerie politique est de taire cette vérité. L’investissement dans les nouvelles technologies de production d’électricité en veillant à ne rien changer à nos modes de vie et à notre organisation socio-économique consiste à poursuivre le modèle de développement à l’œuvre depuis près de deux siècles. C’est plus confortable politiquement… et nous achemine vers l’impasse en toute bonne conscience.
L’éolien n’est pas une alternative au nucléaire. La loi de transition énergétique a inscrit dans le marbre le niveau de production actuelle. L’EPR de Flamanville, qui aura coûté plus de 10 milliards d’euros, est annoncé pour une durée de vie d’au moins 60 ans. Un État qui a décidé de sortir du nucléaire n’équipe pas le pays en centrales pour le prochain demi-siècle. La réduction promise de la part de l’atome n’est qu’une illusion d’optique : l’accroissement de la consommation d’électricité, voulu par la loi (notamment par une électrification du parc automobile), conduit mécaniquement à diminuer la part relative sans avoir à modifier la trajectoire du modèle.
Enfin, l’éolien n’a pas sa place dans un mixte énergétique dominé par le nucléaire. Une énergie aléatoire suppose des relais rapidement mis en œuvre, comme des centrales hydroélectriques ou des centrales thermiques. L’hydroélectricité étant à peu près totalement mobilisée, le développement des centrales au gaz est le corolaire obligé de l’éolien. En d’autres termes, le développement de l’éolien exige le développement conjoint de centrales mobilisant des énergies fossiles et ne constitue pas, en soi, une réponse à la dérive climatique. L’Allemagne, qui est en voie de fermer toutes ses centrales nucléaires, est aujourd’hui l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre de l’Union européenne.

Des milliers de personnes en souffrance

La multiplication des parc éoliens massacre les paysages de France et provoque la souffrance de milliers de personnes. La course aux autorisations d’implanter conduit à coloniser des territoires sans vent comme l’Est du pays, hier considérés comme inaptes aux éoliennes. Pour atteindre la rentabilité, les développeurs installent dorénavant des engins de 200 mètres de haut (pâles + mât), soit 4 à 6 fois plus que les objets déjà existants comme les clochers, les flèches de cathédrale, les pylônes de lignes très haute tension…
De grands voiliers, comme les rapaces, sont tués par les pâles, tandis que les poumons des chauves-souris éclatent sous l’effet de la dépression d’air créée par leur mouvement. Chaque éolienne vide un espace d’environ 1,8 hectare de tout vertébré (oiseaux et mammifères notamment), soit 9 hectares par parc de 5 machines, ce qui est sans incidence majeure dans un champ de maïs, mais très impactant au-dessus d’une forêt.
L’Académie de médecine a recensé tous les troubles suscités par la proximité d’un aérogénérateur, dans un rapport très complet publié en juillet 2017 : création de conditions favorables aux crises d’épilepsie, effet stroboscopique lié à l’ombre portée des pâles sur les maisons, malaises liées aux ultrasons produits par les vibrations des mâts, nuisances sonores. Le bruit du puissant brassage d’air (la prévision des zones de nuisances est complexe) fatigue le système nerveux par sa permanence comme la goutte d’eau qui tombe des heures durant. La nuit noire étoilée est rompue par les flash rouges qui signalent les mâts aux avions : impossible de retrouver le charme d’un dîner en plein-air par une nuit douce d’été lorsque ces éclairs lumineux vous rappellent en permanence la présence de cette zone industrielle dédiée au vent.

Le scandale de l’État complice

Le scandale tient au fait que l’État a livré le pays aux spéculateurs du vent. Vous devez déposer un permis de construire pour édifier une maisonnette de 20 m² de surface habitable et d’une hauteur de 2,5 mètres. L’installation d’un aérogénérateur de 200 mètres de haut assis sur un bloc de béton de 75 tonnes et 200 m² de surface est exonéré de permis de construire ! L’implantation n’est soumise à aucune planification : les zones de développement éolien, déjà peu démocratiques dans leur élaboration, ont été supprimées en 2015. La décision du Sénat d’imposer une distance minimale de 1000 mètres entre une éolienne et une habitation a été annulée par le Gouvernement Vals. La Bavière vient d’instaurer une distance égale à 10 fois la hauteur de la machine, soit 2000 mètres pour une hauteur de 200 mètres ; l’Académie de médecine avait recommandé 1500 mètres voici quelques années déjà.
L’État ne cesse de faire évoluer les règles pour satisfaire le lobby des spéculateurs du vent. Dernier cadeau annoncé : le secrétaire d’État auprès de Nicolas Hulot veut rendre plus difficile les recours contentieux des associations (même logique que François Hollande qui, pour protéger la promotion immobilière, a, par les ordonnances de février 2014, rendu plus difficile le recours des citoyens). L’éolien ne fait pas bon ménage avec la démocratie. Les projets d’aérogénérateurs ne font jamais l’objet d’un référendum local et se développe le plus souvent dans la plus grande discrétion pour ne pas alerter les défenseurs du paysage et du cadre de vie.
Ainsi, loin de défendre la population, l’État fait le jeu des spéculateurs internationaux du vent contre l’intérêt des Français.

L’énergie entre les mains du capitalisme international

L’installation d’un parc éolien se joue en deux temps. Dans un premier temps, un développeur d’éoliennes contacte les maires situés près d’une ligne électrique et lui vante les bénéfices financiers à attendre d’une implantation. En cas d’accord, il monte le dossier, fait faire les études (souvent affligeantes en ce qui concerne le paysage, l’impact sur la santé publique et sur la faune), contribue à l’enquête publique, défend le projet devant le tribunal administratif. Coût de l’opération : environ 1 million d’euros.
L’autorisation obtenue est mis en vente sur le marché mondial. Elle est acquise le plus souvent par des fonds de pension américains, britanniques, canadiens... par des pétroliers…, pour une somme de l’ordre de 15 millions d’euros pour un parc de 5 aérogénérateurs. L’acheteur dépensera encore quelques millions d’euros pour l’acquisition des machines et leur montage. Il vendra sa production à EDF qui est tenu de la racheter à un prix supérieur au prix de marché de l’électricité pendant une durée contractuelle de 10 ans. La différence est payée par la taxe dite contribution au service public de l’électricité (CSPE) que paient dorénavant tous les consommateurs d’énergie. Cette taxe vient encore d’augmenter.
Tous les acteurs gagnent, sauf le consommateur français. Le développement de l’éolien industriel est d’abord une affaire de gros sous : la principale motivation n’est pas de produire des kW-heures mais des euros dans un cadre sans risque puisque garanti par l’État.
L’une des conséquences de ce développement est de placer l’appareil de production énergétique d’origine éolienne entre les mains de capitaux étrangers : les consommateurs français sont ainsi appelés à contribuer aux retraites des Américains et des Britanniques.

Pour une transition énergétique intelligente

Il ne s’agit pas de mener une guerre idéologique contre les aérogénérateurs industriels, mais d’exiger que l’État reprenne la main sur le développement de l’éolien en localisant les zones d’implantation et en précisant des modalités qui préservent les paysages, la population et la démocratie. Une transition énergétique intelligente suppose le courage de fixer comme objectif central la réduction de la consommation d’énergie, quelle qu’en soit la source, et de définir une stratégie au service de cet objectif : interdiction du chauffage électrique, limitation des éclairages nocturnes, réduction des déplacements imposés en voiture par une interdiction de construire des zones d’activités près des échangeurs routiers et de grandes surfaces commerciales en périphérie de ville, isolation des bâtiments, interdiction de construire des bâtiments énergivores…
À chaque région, un mixte énergétique conforme à son tempérament. Les aérogénérateurs n’ont pas leur place dans les espaces naturels, les montagnes et les forêts, ni dans le champ de visibilité de nos monuments.
L’État protège-t-il les intérêts de grands groupes financiers ou la santé et le cadre de vie des Français ? Très clairement, les décisions prises au cours des dix dernières années profitent à la finance internationale au détriment des gens.
Antoine WAECHTER
 

jeudi 19 juillet 2018

Le coût du soutien aux énergies renouvelables augmentera de4% en 2019


Le gendarme de l'énergie a évalué à 7,78 milliards d'euros pour 2019, en hausse de 4% par rapport à la prévision pour 2018, le montant des charges qui permettent de financer le soutien public aux énergies renouvelables.

Ces charges de service public de l'énergie (CSPE) sont évaluées par la Commission de régulation de l'énergie (CRE), et doivent servir à couvrir les missions de service public assurées par l'opérateur historique EDF, dont celles liées au rachat à un prix bonifié de l'électricité d'origine renouvelable, et à la péréquation tarifaire en outre-mer.


Dans sa délibération, la CRE note aussi que ce montant de 7,78 milliards d'euros représente une hausse de 12% du montant constaté au titre de l'année 2017.


Dans le détail, 68% du total correspond au soutien aux énergies renouvelables, dont 33% pour le solaire photovoltaïque et 17% pour l'éolien, 20% correspond à la péréquation tarifaire dans les zones non interconnectées (outre-mer, etc.), 9% au soutien à la cogénération (production de chaleur et d'électricité), 2% au soutien à l'injection de biométhane dans les réseaux de gaz, 1% à l'effacement et 0,5% pour les dispositifs sociaux.


Anticipation du développement des filières des énergies renouvelables


La hausse du soutien aux énergies vertes résulte surtout "d'une anticipation du développement des filières photovoltaïques et cogénération", mais elle est limitée par l'augmentation des prix de marché de l'électricité et du gaz qui induit un besoin de soutien public complémentaire moins important pour le courant produit par les énergies renouvelables, explique la CRE.


Par ailleurs, elle table sur un "doublement" des charges liées au biométhane, du fait de la progression attendue des raccordements d'installations. En revanche, la partie de la CSPE finançant jusqu'à présent le soutien aux ménages précaires est attendue en forte baisse.


Le chèque énergie, qui remplace les tarifs sociaux, n'est en effet pas financé via la CSPE. A ce montant doit aussi s'ajouter la régularisation de charges avancées par EDF par le passé, et non encore remboursées par l'Etat, ainsi que diverses actualisations.


Au total, la CRE évalue donc à 8,970 milliards d'euros le montant total des charges à compenser en 2019. C'est au Parlement, dans le cadre de la loi de Finances, de déterminer à quelle hauteur ce montant sera effectivement financé via une taxe appliquée sur la facture d'électricité des consommateurs.


Source : batirama.com

mercredi 4 juillet 2018

Pourquoi j'ai changé d'avis.


« Je me disais que je devrais reconsidérer mon point de vue sur le nucléaire.
Mais qu’en est-il de Tchernobyl ? Et Fukushima ? Et les déchets nucléaires ? Ce sont des questions raisonnables à se poser... »
(d'autant plus que les réponses sont disponibles sur Internet avec la communication des chiffres officiels. OD)

 
Michael Shellenberger est un auteur américain, expert en politique environnementale , cofondateur de Breakthrough Institute et fondateur de Environmental Progress. Il a été nommé "héros de l'environnement en 2008. 

En 2017, Shellenberger a déclaré à The Australian : "Comme la plupart des gens, j'ai commencé assez antinucléaire et j'ai changé d'avis en réalisant que l'énergie solaire et éolienne ne peut pas être mise au service d'une économie moderne

TEDx est une communauté open-source d'événements organisés indépendamment qui inspirent l'innovation, le leadership éclairé et les idées visionnaires. Berlin est le lieu de reproduction idéal pour des idées puissantes. C'est pourquoi Berlin et TEDx sont une combinaison géniale et judicieuse.

Il est amusant que cette animation se déroule à Berlin, Pays où le nucléaire serait en voie de disparition, selon le vœu de son gouvernement.


Ce film d'une durée de 20 minutes est intéressant, car il démonte quelques contre-vérités dans lesquelles on veut nous enfermer.